29 novembre 2007

 

«Vive la science !»

Oui, notre monde a de l'avenir ! A l'heure où planent dans les esprits de fortes inquiétudes qui ont pour nom réchauffement climatique, crise de l'énergie, nouveaux conflits nucléaires ou biologiques, terrorisme, épidémies planétaires... les plus grands scientifiques nous donnent de multiples raisons d'espérer Né juste après la Seconde Guerre mondiale, Sciences et Avenir a décidé de fêter ses 60 ans en leur posant les questions que vous, lecteurs, vous posez aussi aujourd'hui. Ils nous ont répondu avec sincérité et sérieux . Mais ils ont fait plus : ils nous ont avoué leurs rêves pour demain ! Quelle énergie ! Loin de succomber à une quelconque morosité, ils se montrent prêts à faire face à la complexité. Qu'elle émane de l'Univers tout entier, du cerveau humain, de l'ADN, du continent-microbes, ou encore des sociétés que l'homme bâtit... et détruit.

On pourrait dire que cette attitude «positive» est plus que prévisible, puisque consubstantielle à l'activité scientifique, liée à une inlassable curiosité. Que peut faire un scientifique si ce n'est se poser des questions (si possible, les bonnes !), autrement dit interroger la nature, la société ou l'homme pour trouver quelques réponses ? Mais les scientifiques ne sont pas naïfs, et loin d'un scientisme béat fleurant bon son XIXe siècle, ils savent que progrès de la science n'équivaut pas automatiquement à progrès de l'homme et de la société. Ils savent l'impact de leurs découvertes. Sur la psyché humaine, tout d'abord. Si Blaise Pascal s'effrayait du silence des espaces infinis, l'homme (averti) d'aujourd'hui sait qu'il est enfant des étoiles, intimement relié à l'Univers par une histoire extraordinaire qui s'appelle Big Bang, supernovae, planètes, évolution... Il a compris qu'il habite - jusqu'à éventuelle découverte d'autres formes de vie, voire d'intelligence - un miraculeux point bleu, oasis de vie au milieu de l'immensité. Et qu'il doit penser «global» en se demandant comment agir «local» !

Pour cela, plus que jamais, il aura besoin non seulement des résultats de la science mais de toutes les réflexions (philosophique, éthique, esthétique, économique, politique...) afférentes. Les experts ne sauraient fonctionner seuls. Que ce soit pour gérer les ressources naturelles, améliorer de façon radicale les processus de production d'énergie, utiliser à bon escient les découvertes sur l'ADN ou les nanotechnologies...

Une dernière réflexion, sur l'échelle du temps. Si les politiques raisonnent à court ou moyen terme (élections obligent), les scientifiques, et c'est leur caractéristique, ne peuvent pas ne pas penser à long terme. Que l'un de ses génies (Newton, Einstein, Darwin...) découvre une nouvelle loi de la nature et c'est toute une façon de voir (piloter) le monde qui s'en trouve (pour toujours ?) modifiée. Qu'un groupe consensuel de scientifiques estime aujourd'hui que le climat va effectivement se modifier sous l'action de l'homme et c'est un nouvel avenir qui se dessine. S'il n'est pas pérennisé, le ponctuel «Grenelle de l'environnement» apparaîtra bien dérisoire... Mue par l'impérieux désir de comprendre puis d'expliquer, la pensée scientifique ne s'en arrêtera pas pour autant. Avec doute à la clé. Cette façon d'envisager le monde a tout l'avenir devant elle.





Dominique Leglu
Sciences et Avenir

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