02 mars 2010

 

" Dieu n'existe pas et Dirac est son prophète ." (Heisenberg)

Jacques Vauthier, professeur à l'Université Pierre et Marie Curie (Paris VI), auteur de plusieurs ouvrages, aborde dans cette interview les implications philosophiques des mathématiques, le théorème de Gödel, mais aussi l'apport des mathématiques au dialogue entre les civilisations.

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12 février 2010

 

Laure Saint-Raymond nous explique le défi de Boltzmann

Un texte, un mathématicien :
"Décrire mathématiquement les gaz : le défi de Boltzmann"

Avec Laure Saint-Raymond, Université Pierre et Marie Curie et Ecole normale supérieure.

Laure Saint-Raymond (35 ans) est l’une des mathématiciennes les plus actives de sa génération. Lauréate de l’un des prix de la Société Mathématique Européenne décernés au Congrès Européen de Mathématiques en 2008, elle a reçu en 2009 le Ruth Lyttle Satter Prize de l’American Mathematical Society
.


Ecouter l'émission diffusée le 08 Février 2010 sur France-Culture


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04 novembre 2009

 

Séance solennelle de l’Académie des sciences 2009

Pour cette séance solennelle de l’Académie des sciences Jean Salençon, président de l’Académie des sciences, revient sur l’histoire de l’Académie Royale des sciences, des salons scientifiques et des missions de l’Académie. Écoutez également le discours de clôture d’Etienne Ghys, membre de l’Académie des sciences, sur l’harmonie du chaos.

Pour écouter ces deux discours



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02 novembre 2009

 

George Cantor et les infinis.

Un texte, un mathématicien
Georg Cantor et les infinis


Avec Patrick Dehornoy, université de Caen, membre senior de l'Institut universitaire de France.

Ecouter la conférence de Patrick Dehornoy diffusée sur France culture

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10 juillet 2009

 

"Le plus court chemin entre deux vérités du monde réel passe par le monde complexe" Hadamart

Sur la contribution de l'enseignement des mathématiques à l'apprentissage de la démarche scientifique
Conférencier : Dominique Barbolosi, Université Paul Cézanne, Aix-Marseille III
(pour étudiants ou professeurs)


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25 mai 2009

 

Les nouvelles technologies, que nous apportent-elles ?

J'ai ré-écouté cette conférence de Michel Serres qui n'est pas toute neuve puisqu'elle a été enregistrée à l'École Polytechnique en décembre 2005,mais tellement instructive et passionnante.
Dans cette conférence, Michel Serres aborde les nouvelles technologies sous un angle original,en questionnant ce qu'elles apportent de nouveau:
Le rapport à l'espace, la question du droit, l'externalisation des fonctions cognitives.
Ses réflexions le conduisent  à montrer que dans le développement humain, chaque perte a permis de gagner une nouvelle fonction.
Michel Serres explique en particulier,avec ses talents de conteur et sa très grande culture d'historien des sciences,comment,au moment de l'invention de l'écriture,puis de l'imprimerie,puis de l'ordinateur,l'homme a successivement,à chaque fois,"perdu" de la mémoire :
 La mémoire,au lieu d'être portée par le cerveau,est portée par un objet extérieur,le papyrus,le papier,puis l'ordinateur; nous n'avons plus de mémoire mais nous avons à notre disposition,au bout du doigt,toutes les mémoires du monde.
Nos étudiants perdent encore de la mémoire,ce n'est pas inquiétant,c'est dans la logique de l'évolution.Et ils vont gagner et l'humanité va gagner,sur d'autres tableaux...
Ecoutez Michel Serres 

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20 mai 2009

 

Médecine numérique : vers un patient numérique personnalisé

Informatique et imagerie médicale : vers un patient numérique personnalisé 

par Nicholas Ayache 

Directeur de recherche à l'INRIA à Sophia Antipolis  

 

Mieux comprendre le fonctionnement du corps humain grâce à l'informatique et l'imagerie médicale, mieux quantifier une pathologie et prédire son évolution, simuler précisément l'action d'une thérapie pour optimiser ses effets, tels sont certains des enjeux majeurs de la médecine numérique de demain. Nicholas Ayache montrera comment l'analyse et la simulation informatiques des images médicales permettent de construire une représentation numérique personnalisée du patient en ajustant des modèles géométriques, statistiques, physiques ou physiologiques du corps humain à ses images anatomiques et fonctionnelles. 



Voir la vidéo de cette conférence

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19 mars 2009

 

Des milliers d'ellipses de plus au dessus de nos têtes.

Le 10 février 2009, une épave de satellite russe a percuté un satellite américain opérationnel. Le choc a répandu un grand nombre de débris dans l’espace .
La photo ci-dessous montre les orbites des débris de la collision,10 jours après la collision .



En 1609, Kepler démontra mathématiquement que les planètes (ou les satellites) "orbitaient" autour du Soleil sur des ellipses.




Christophe Bonnal ,ingénieur au CNES,nous parle des débris spatiaux







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18 mars 2009

 

Mathias Fink

Mathias Fink, né en 1945, est un physicien français,professeur à l'École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris. Après des études de physique du solide, Mathias Fink s'intéresse à l'imagerie médicale et à l'acoustique. En 1973, il participe à la mise au point des premiers échographes médicaux ultrasonores en temps réel, en collaboration avec General Electric et Philips. Mathias Fink travaille ensuite sur les analogies existant entre les ondes acoustiques, la mécanique quantique et l'optique notamment sur la diffusion multiple et le chaos quantique. Il créé en 1990 à l'École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris le laboratoire Ondes et Acoustique et travaille sur la réversibilité des ondes acoustiques et le retournement temporel. Il met au point le miroir à retournement temporel qui trouve de multiples applications en médecine (imagerie médicale, lithotrie), pour la détection sous-marine, les télécommunications électromagnétiques à haut débit ou pour la domotique. Il s'intéresse plus récemment au renversement du temps dans les milieux de propagation complexes et désordonnés .

Mathias Fink succède à Gérard Berry à la chaire d'innovation technologique Liliane Bettencourt du Collège de France pour l’année universitaire 2008-2009. Il est membre de l'Académie des sciences depuis 2003 , médaille d'argent du CNRS (1995) et lauréat du Grand Prix Louis Néel 2008 de la Société Française de Physique.

Ecouter sa très intéressante leçon inaugurale " Renversement du temps, Ondes et Innovation "qu'il a donnée le 12 février dernier au Collège de France

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21 février 2009

 

L'écriture, prothèse de la parole et de la mémoire

Roland Schaer,
philosophe, directeur Sciences et société, Cité des sciences et de l'industrie

" L'invention de l'écriture, voici 5000 ans, est un moment fondateur dans l'histoire longue des techniques graphiques d'Homo sapiens. Commencée peut-être avec les premiers motifs peints sur les corps ou les parois des grottes, cette histoire s'épanouit aujourd'hui avec la numérisation généralisée.

Prothèse de la mémoire, puisqu'on confie à un support matériel le soin de se souvenir pour nous. Prothèse de la parole, puisque nous devenons capables de parler aux absents et d'écouter les morts."

Une conférence de la Cité des sciences
Ecouter la conférence

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20 février 2009

 

Le théorème de Fermat : Une longue histoire

Ecouter Matthieu Romagny qui nous parle du théorème de Fermat

Conférence donnée pour la Fête de la Science, le 22 novembre 2008

« Cet exposé a pour fil conducteur un théorème dont l’énoncé a été formulé par Pierre de Fermat (1601-1665), juriste français qui a vécu au dix-septième siècle, et dont la démonstration a été achevée en 1994 par Andrew Wiles (1953- ), mathématicien anglais du vingtième siècle (et aussi du vingt-et-unième !). Ce théorème avait pris une telle place dans le paysage mathématique, et sa démonstration a constitué un tel événement dans la communauté scientifique, que les différents rapports qui en ont été faits ont été la plupart du temps très centrés sur la démonstration elle-même, sa stratégie, ses différents ingrédients. Je vais quant à moi prendre plutôt ce théorème pour prétexte pour faire un peu d’histoire, de sociologie et d’épistémologie (ce sont de bien grands mots !) sur les mathématiques et les mathématiciens. J’espère qu’il n’y a pas trop de gens dans l’assistance qui sont venus en se disant « chouette, je vais enfin comprendre le théorème de Fermat et je repartirai en sachant le démontrer ». Ceux-là seraient déçus ! Et je dois vous avouer tout de suite que je n’ai pas lu toute la démonstration du Grand Théorème (c’est comme cela qu’on l’appelle), et même, qu’il me faudrait vraisemblablement plusieurs mois de travail pour la lire et la comprendre entièrement. »

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13 février 2009

 

Henri Cartan et la fondation du groupe Bourbaki

C’est sous le nom de "Nicolas Bourbaki", personnage imaginaire digne du mouvement dada, que neuf mathématiciens décidèrent en 1935 de prendre les mathématiques à leurs débuts et donner des démonstrations complètes. Les mathématiques ainsi unifiées devinrent "la mathématique". Parmi les membres fondateurs de ce groupe, Henri Cartan (1904-2008), de l’Académie des sciences. Retour sur ce moment de l’histoire des sciences en compagnie de Jean-Pierre Kahane.
Ecoutez : Henri Cartan et la fondation du groupe Bourbaki
Emission proposée par : Elodie Courtejoie (Canal Académie)

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04 février 2009

 

L’étrange beauté des mathématiques -de David Ruelle de l'Académie des sciences

"Les hommes sont-ils les créateurs des mathématiques ?

Sur cette question, deux points de vue s’affrontent :
- le point de vue des platoniciens pour qui les mathématiques existent en elles-mêmes, avant que l’homme ne les découvre.
- l’autre point de vue auquel adhère David Ruelle, consiste à admettre l’existence d’une réalité mathématique, mais ce que nous voyons est fortement influencé par la nature du cerveau humain.

Dans ce sens, David Ruelle ne partage pas totalement la citation de Galilée qui dit que « la nature est un grand livre écrit en langue mathématique ».
« Je ne pense pas que la nature s’exprime en langue mathématique ; ce sont les observateurs, les savants qui observent la nature et qui traduisent en langage mathématique ce qu’ils voient » explique le scientifique.

Au cours de cette émission David Ruelle revient également sur la formation du groupe Nicolas Bourbaki où neuf jeunes mathématiciens sortant de l’ENS, décidèrent en 1935 de prendre les mathématiques à leurs débuts pour donner des démonstrations complètes.
David Ruelle explique avec humour comment selon lui, le groupe devint malgré lui petit à petit « sénile et tyrannique » ! "

Ecouter l'émission proposée par Canal Académie

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02 février 2009

 

La thèse de Church et la déraisonnable efficacité des mathématiques dans les sciences de la nature - Gilles Dowek

Une conférence de Gilles Dowek .

Mathématicien, logicien et informaticien, Gilles Dowek est professeur à l’Ecole polytechnique et chercheur au laboratoire d'informatique de l'Ecole polytechnique et à l'Institut National de Recherche en Informatique et en Automatique (INRIA). Auteur de plusieurs ouvrages de vulgarisation il a obtenu le Grand Prix de philosophie 2007 de l’Académie française pour "Les métamorphoses du calcul"

Regarder la vidéo

Nécessite Realplayer (lecteur gratuit)



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23 janvier 2009

 

Galilée, homme de science et de culture

Une conférence de Jean-Marc Levy-Leblond,
physicien, épistémologue, professeur émérite à l'université de Nice

"Si Galilée a été l'immense savant, fondateur emblématique de la science moderne, c'est qu'il était avant tout homme de culture. Ses lieux et milieux de formation puis de travail, à Florence, Venise, puis Florence à nouveau, en firent un excellent connaisseur de la littérature, de la musique et de la peinture de son temps, qui prit une part active aux débats de la critique artistique et littéraire. Mieux encore, ses compétences culturelles se révélèrent essentielles pour son travail scientifique. Tant les sujets que les méthodes et les formes d'exposition de ses recherches sont étroitement liés à sa profonde insertion dans la culture et les humanités, comme on le verra sur plusieurs exemples majeurs."
Voir la conférence

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13 décembre 2008

 

Qu'est-ce que le logiciel libre ?

Une conférence tenue à l'ENST (Telecom Paris) où Richard Stallman explique très clairement ce que sont les logiciels libres, ainsi que leurs enjeux.

Télécharger la vidéo au format ogg

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24 novembre 2008

 

Mathématiques et finance de marché : quelle place dans la crise actuelle ? par Nicole El Karoui, Professeur à Paris VI et à l’École Polytechnique

Les mathématiques jouent depuis le début des années 1970 un rôle prépondérant dans une activité peu connue des marchés financiers : la gestion des produits dérivés. 
 Explications de Nicole El Karoui au regard de la crise économique actuelle ; une conférence qui se déroulait en novembre 2008 à l’Académie des sciences, dans le cadre des Défis scientifiques du XXIe siècle.


 Ecouter l'émission sur canalacademie.com

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03 octobre 2008

 

Le rôle des erreurs dans le développement des mathématiques (par Etienne Ghys)


Etienne Ghys ,médaille d'argent du CNRS,membre de l'Académie des Sciences, centre son exposé sur l'histoire du "16 ème problème de Hilbert", posé par David Hilbert en 1900. En un siècle, ce problème a été successivement une conjecture, puis un théorème, puis de nouveau une conjecture (suite à la découverte d'une erreur dans la démonstration), et a retrouvé son statut de théorème depuis une dizaine d'années.
video.smi



Etienne Ghys est aussi l'un des auteurs du film mathématique "Dimensions", qui , après avoir eu les honneurs des blogs de maths , est maintenant signalé sur de nombreux sites nationaux pour son remarquable succès

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30 septembre 2008

 

L’intelligence du calcul ( par Dominique Tournès)

Extraits d'une excellente conférence donnée en 2007 par Dominique Tournès, professeur des universités, directeur de l’IREM (institut de recherche en mathématiques) de la Réunion :

"...Faute de percevoir l’intelligence du calcul, on a trop souvent tendance à le réduire à une activité pauvre, répétitive et sans âme. Tant chez les maîtres que dans la culture commune, le calcul est fréquemment considéré comme la partie la moins noble des mathématiques, celle qui, ne nécessitant pas de réflexion, peut être automatisée et éventuellement déléguée à une machine. Parfois même, comme le calcul est aussi la partie la plus visible des mathématiques,l’homme de la rue confond mathématiques et calcul, ce qui fait que ce sont les mathématiques dans leur ensemble qui sont perçues comme une activité sans intelligence."

Plus loin:

"...La réduction du raisonnement et de la résolution de problèmes au calcul est une constante de l’activité mathématique. Par exemple, Descartes et Fermat ramènent la géométrie d’Euclide à des calculs dans un système de coordonnées et l’étude des courbes à celle de leurs équations.

Un peu plus tard, Newton et Leibniz ramènent les problèmes de longueurs, d’aires, de volumes et de centres de gravité à des calculs de primitives. Ainsi, la géométrie analytique et le calcul infinitésimal permettent de traiter systématiquement et de façon routinière de larges classes de problèmes là où, auparavant, il fallait, comme le faisait Archimède, inventer une méthode particulière pour chaque situation. Si le calcul évite souvent d’avoir à penser, en contrepartie, il atteint vite ses limites. Il est long, fastidieux, parfois inextricable. Aussi,inversement, un autre courant des mathématiques tend à remplacer le calcul par des raisonnements abstraits portant sur des objets de niveau supérieur. Pour reprendre l’exemple de la géométrie analytique, cette théorie, si prometteuse au départ, a buté rapidement sur l’obstacle de systèmes d’équations difficiles à résoudre ou dont la solution était difficile à interpréter. Cela a donné naissance à l’algèbre linéaire, une nouvelle façon synthétique d’aborder certains problèmes en évitant les calculs sur les coordonnées. Mais l’algèbre linéaire, à son tour, a engendré des calculs : le calcul vectoriel, le calcul matriciel ou le calcul barycentrique, qui ont permis à nouveau de remplacer certains raisonnements par des
procédures automatiques.

Les mathématiques sont ainsi une dialectique permanente entre deux tendances :
d’un côté, remplacer les raisonnements par des calculs,
de l’autre côté,
remplacer les calculs par des raisonnements..."

le texte intégral de cette conférence (page 33 à 47)

Une vidéo de la conférence

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11 septembre 2008

 

Pour mieux comprendre ce que cherche le LHC : Cours de physique des particules (par Georges Charpak)

Georges Charpak, physicien au Centre Européen de Recherche Nucléaire (CERN) et prix Nobel de physique en 1992, explique de manière ludique et passionnante les applications de la physique fondamentale face à des lycéens.
Ecouter Georges Charpak

Pour mieux comprendre les fameux trous noirs dont on parle tant ces jours derniers :
"Le destin de l'univers : Trous noirs et énergie sombre"
De Jean-Pierre Luminet .
Le bestiaire de l'astrophysique regorge de créatures étranges, placées sous l'emprise d'une gravité omnipotente ....
... Mais les plus mystérieuses et les plus excitantes d'entre elles sont sans conteste les trous noirs. D'une compacité extrême, parfaitement invisibles s'ils sont nus, ces puits extraordinaires de l'espace-temps deviennent les astres les plus brillants de l'Univers dès lors qu'ils dévorent du gaz, ou même des étoiles entières.


A la recherche du destin de l'Univers, Jean-Pierre Luminet retrace pour nous les grandes étapes de l'évolution cosmique et nous invite à voyager au coeur de l'invisible, sujet dont il s'est fait une spécialité. Ce faisant, il nous dévoile les propriétés extravagantes des trous noirs : maelströms emportant dans leur ronde matière, espace et temps, machines à produire de l'énergie, ordinateurs suprêmes, portes de passage vers d'autres univers.



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28 juillet 2008

 

Les bâtisseurs du ciel : Copernic, Tycho, Kepler et quelques autres…

Une poignée d’hommes étranges, des savants astronomes, ont changé de fond en comble notre façon de voir et de penser le monde. Ces inventeurs de génie furent aussi des personnages hors du commun, intrépides, érudits, intègres mais habiles négociateurs, carriéristes parfois, mais avant tout humanistes.L’astrophysicien Jean-Pierre Luminet retrace, au cours de cette conférence, la vie exceptionnelle de ces aventuriers du savoir.
Conférence donnée à l'IAP le 17 juin 2008, par Jean-Pierre LUMINET, Astrophysicien à l'Observatoire de Paris-Meudon.

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08 juillet 2008

 

Catherine Cesarsky, une astrophysicienne européenne: Portrait

Catherine Cesarsky est à la tête de prestigieux projets d’astronomie tels que le Very Large Telescope au Chili ainsi que de l ' E-ELT (European Extremely Large Telescope) de 42 mètres de diamètre. Elle a également dirigé la construction de la caméra embarquée sur le satellite ISO pour tout savoir sur la naissance des étoiles.
Première femme à diriger l’Observatoire austral européen (ESO), elle est aujourd’hui présidente de l’Union astronomique internationale et, depuis décembre 2007, membre de l’Académie des sciences.
Retour sur un parcours, entre Argentine et galaxies.


Emission proposée par : Elodie Courtejoie


Ecouter cette émission :

Durée : 00:48:13

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15 juin 2008

 

L'homme et le singe - Michel Morange

1.23 % de variations élémentaires entre le génome de l'homme et celui du chimpanzé:
Est-ce petit , est-ce grand , cette comparaison a-t-elle un sens ?
L'espèce humaine a-t-elle davantage évolué que le chimpanzé ?
Existe-il un gène du langage , un gène des mathématiques ?
Quelles différences génétiques entre l'homme de Néandertal et l'homme moderne ?
En 86 minutes , Michel Morange nous en dit un peu plus :
Une conférence de Canal U du cycle : Qu'est ce que la vie ? Où en est la connaissance du génome ?
Par Michel Morange, Biologiste moléculaire et historien des sciences, ENS Ulm et Université Paris

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12 juin 2008

 

L'intuition du nombre et de l'espace chez les indiens d'Amazonie

Est-il possible de calculer sans disposer de système de comptage pour désigner les nombres ? Pour répondre à cette question, une équipe de chercheurs du CEA, du CNRS et de l'Inserm, coordonnée par Stanislas Dehaene, Directeur de l'Unité mixte Inserm-CEA Neuroimagerie cognitive, s'intéresse, depuis 2002, aux Mundurucus, des indiens d'Amazonie vivant dans des villages isolés de la civilisation occidentale et possédant un lexique numérique restreint. Utilisant des méthodes de psychologie cognitive, les chercheurs viennent de mettre en évidence que ce peuple possède un sens intuitif des relations nombre-espace. En revanche, le sens de la mesure est acquis par l'apprentissage. Publiés dans la revue Science, le 30 mai dernier, ces résultats déterminent ce qui relève de l'apprentissage ou de l'intuitif en mathématiques. Surtout, ils soulèvent l'importance d'adapter les méthodes d'apprentissage dans ce domaine.
Ces résultats font suite à des premières conclusions obtenues en 2004 : bien que les Mundurucus ne possèdent pas ou peu de mots pour exprimer les nombres, et pas de système de comptage, ils sont capables d’additionner, de soustraire et d’approximer les nombres. Aujourd’hui, les chercheurs mettent en évidence que ce sens du nombre s’accompagne
d’une intuition de leur organisation dans l’espace.
P. Pica a étudié les capacités arithmétiques des Mundurucus dont le lexique ne comporte de noms que pour les nombres de 1 à 5. Il nous présentera notamment les tests qu’il a menés auprès d’enfants et d’adultes pour évaluer les capacités de calcul exact et approximatif.

Voir la conférence

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11 juin 2008

 

Michel Serres : le génie du français n’est pas dans les mots !

Michel Serres intervenait à l’École Normale Supérieure, rue d’Ulm à Paris, le 13 mai 2008, dans le cadre d’un séminaire national portant sur l’enseignement intégré de la science et de la technologie au collège. Écoutez-le parler de l’appauvrissement et de la survie de notre langue,de la richesse de ses mots et de sa grammaire,bref,de tout ce qui constitue la beauté de notre langue et les menaces pesant sur elle.

" Une langue disparaît lorsqu’elle ne peut pas tout dire. Elle devient virtuellement morte.
Que veut dire « parler une langue » ?
La question se pose évidemment pour le français aujourd’hui : est-il en passe de devenir une langue « régionale » ? C’est-à-dire une langue qui n’est attachée qu’à parler dans une « région » et pas ailleurs ? Peut-on tout dire en français ? Et pour combien de temps ?
De tout temps, il a existé des langues de communication (le grec, le latin jusqu’au XIXe siècle), l’arabe (durant quatre siècles après l’Hégire). Désormais, c’est l’anglais qui sert de langue diplomatique et commerciale. Mais, affirme Michel Serres, il est impossible de prévoir si elle deviendra une langue universelle. L’espagnol aussi se répand très vite... Et d’ailleurs, cet anglais est-il si anglais que cela ? Il comporte et utilise de nombreux mots issus du latin-grec (plus que le français !)."

Michel Serres explique que nous parlons généralement une faible fraction de notre langue, à peine 10 % des mots, et que c’est là la partie émergée... (Racine par exemple utilisait très peu de mots, à peu près autant que ceux qui sont aujourd’hui qualifiés d’illétrés ! Mais il avait un génie pour agencer ces mots dans une syntaxe parfaitement maîtrisée).

« J’ai fait une découverte récente : la langue française n’est pas une langue de mots ! L’anglais est une langue "atomique" où l’unité de sens est le mot ; le français est une langue "moléculaire" où l’unité de sens est la phrase. Quant à l’allemand, c’est un mélange des deux. Le génie du français n’est pas dans le vocabulaire »[...]


Ecouter cette émission :


Durée : 00:32:59

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03 juin 2008

 

Les images numériques

Que ce soit pour les besoins de la médecine au travers de la radiographie ou du scanner, ou bien pour une utilisation dans le cadre de nos loisirs (appareil photo numérique, internet…), les images numériques font aujourd'hui partie intégrante de notre vie quotidienne. Cela a été rendu possible grâce, certes, à des progrès techniques et technologiques, mais aussi grâce à des travaux purement mathématiques. Ceux-ci permettent notamment de répondre à des questions comme la meilleure façon de coder une image dans un ordinateur, la réduction de la taille d'un fichier d'image, la restauration d'une image abîmée ou encore l'automatisation de la reconnaissance des visages.

Ecouter la conférence
Elise Janvresse,
chargée de recherche au CNRS et à l'université de Rouen
Thierry de la Rue,
chargé de recherche au CNRS et à l'université de Rouen

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23 mai 2008

 

100101100110100101...quel est le chiffre suivant ?

Emmanuel LesigneEmmanuel Lesigne,
professeur à l'université de Tours:

Trois mathématiciens ont imaginé indépendamment cette suite, pour trois raisons différentes : Prouhet, au XIXe siècle, pour répondre à une question sur les nombres entiers ; Thue, au début du XXe, pour des propriétés de répétitions de chiffres dans une succession de 0 et de 1 ; Morse enfin, quelques années plus tard, pour développer ce que nous appelons aujourd'hui la dynamique symbolique. À la croisée de nombreux chemins, la suite de Prouhet-Thue-Morse est particulièrement fertile en propriétés, et son étude est l'occasion d'illustrer divers outils des mathématiques contemporaines comme la dynamique substitutive, les suites automatiques ou encore la notion de complexité.
Ecouter la conférence

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21 mai 2008

 

Les suites de Fibonacci aléatoires .Une conférence de Benoît Rittaud.

Au XIIIe siècle, le mathématicien italien Leonard de Pise, plus connu sous le nom de Fibonacci, a proposé ce qui est pour nous le tout premier exemple de modélisation mathématique de l'évolution d'une population. Simpliste d'un point de vue démographique, la construction de Fibonacci est en revanche d'une incomparable richesse mathématique. En introduisant une dose d'aléatoire dans la règle donnée par Fibonacci, on construit de nouvelles suites dont l'étude relève de la théorie des nombres autant que des probabilités.
Rappelons la construction de la suite de Fibonacci : on obtient un terme en faisant la somme de ses 2 prédécesseurs, le processus étant initialisé avec les 2 premiers termes égaux à 1 ce qui donne: 1 ; 1 ; 1+1=2; 1+2=3; 2+3=5 ,etc ...; la suite de Fibonacci aléatoire s'obtient en lançant une pièce de monnaie à partir du calcul du troisième terme si c'est "pile" on fait la somme des deux précédents ( donc on ne change pas le calcul ), par exemple 1 et 1 donnent 2 mais si l'on obtient face on fait la différence des deux prédécesseurs et plus exactement la différence en valeur absolue. 1 et 1 donneraient dans ce cas 1-1 =0.
Par exemple , si l'on obtient que des "pile" on a la suite classique : 1 1 2 3 5 8 13 21 ... et si l'on a que des "face" on obtient la sute suivante: 1 1 0 1 1 0 1 1 0 1 1 0 ...
Et entre les deux... et justement le problème est là : que se passe-t-il entre les deux?

Benoît Rittaud est maître de conférences à l'université Paris-XIII, chercheur au laboratoire d'analyse, géométrie et applications.

Ecouter la conférence

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12 mai 2008

 

Qui est-ce ?

1949 : Naissance
1968 : Entrée à l'École Normale Supérieure
1971 : 1er à l'agrégation de mathématiques
1993 : Professeur à l'ENS
1998 : Rapport sur la cryptologie remis au gouvernement qui aboutira l'année suivante à la nouvelle réglementation sur la cryptographie.
1999 : Devient directeur du département d'informatique de l'ENS
2003 : Prix Lazare Carnot de l'Académie des sciences
2005 : Médaille d'argent du CNRS
2006 : Médaille d'or du CNRS
A l'origine de 150 publications (chercheur français vivant ayant le plus important nombre de publications aux congrès CRYPTO/EUROCRYPT, les plus prestigieux en cryptologie) véritable père fondateur d'une école de cryptologie classant la France aux avant-postes de l'Europe dans la discipline.

Visionner une vidéo où il explique l'histoire de la cryptologie

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06 mai 2008

 

Mathématiques et imagination: Lundi 19 mai au centre Pompidou . Avec Jean-Pierre Kahane,Michèle Audin,Isabelle Gallagher, Benoît Rittaud.

Science de la rigueur, spécialité masculine, exercée par des chercheurs solitaires et indifférents aux problèmes de société, réputées trop difficiles, etc. Aussi anciens qu'ils sont tenaces, ces stéréotypes font pâtir les mathématiques d'une image globalement négative dans l'opinion publique… quand ils ne vont pas jusqu'à inspirer la crainte.

Les mathématiques occupent pourtant une place singulière dans le champ des connaissances, par la forme de pensée particulière qu'elles constituent, par leur position vis-à-vis des autres sciences, leur rapport au réel et leur rôle dans la société.

Alors, à quoi servent-elles et quelle est leur place dans la culture et dans la société ? Si elles constituent une autre manière de penser, comment les enseigner ? Sont-elles une école de la rigueur ou avant tout une science de l'imagination ? Les filles peuvent-elles être « bonnes en maths » ? Peut-on jouer avec les mathématiques ?

À partir de ces questions – et d'autres encore – des mathématiciens et des chercheurs viendront proposer leurs réflexions et débattre sur ce que sont les mathématiques aujourd'hui.


19h00
Introduction : autour d'une phrase de Condorcet
Par Jean-Pierre Kahane, mathématicien, professeur à l'université de Paris-Sud-Orsay, membre de l'Académie des sciences

Table ronde : mathématiques et imagination.
Développement du thème par des mathématiciens, chacun partant de son expérience propre de recherche et/ou d'enseignement.
Avec :
Michèle Audin, mathématicienne, professeur à l'Université de Strasbourg
Isabelle Gallagher, mathématicienne, professeur à l'Université de Paris 7
Benoît Rittaud, mathématicien, maître de conférences à l'Université de Paris 13

20h30
Jouets mathématiques
Par Tadashi Tokieda, mathématicien, professeur à l'Université de Cambridge

Animation : Ariane Poulatzas, journaliste scientifique

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Les métamorphoses du calcul avec Gilles Dowek, Grand Prix de philosophie 2007 de l’Académie française

Si, généralement, on fait débuter l’histoire des mathématiques aux Ve siècle avant J.C., son histoire s’avère plus ancienne, et serait même antérieure à l’écriture. Des premiers raisonnements mathématiques à la démonstration automatique utilisée en informatique, Gilles Dowek nous donne quelques éléments pour comprendre l’évolution des mathématiques.
Emission proposée par : Elodie Courtejoie


Suivez ce lien pour écouter


Durée : 00:25:45

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01 mai 2008

 

Dernières nouvelles de notre jeune Univers par André Brahic

André Brahic est astrophysicien au CEA, professeur à l'Université de Paris VII et directeur du laboratoire Gamma-gravitation rattaché à l'UFR de Physique. Il a travaillé notamment avec Évry Schatzman et Michel Hénon, en particulier sur les supernovæ, la théorie du chaos, la dynamique des galaxies, les anneaux planétaires et la formation du système solaire dont il est l'un des plus grands experts mondiaux .C'est aussi un spécialiste de l'exploration du système solaire par les sondes spatiales dont il a suivi toute l'histoire depuis de nombreuses années.

Il nous fait partager son expérience et nous emmène dans une promenade dans le temps et l’espace, des confins de l’Univers à la banlieue de la Terre, des anneaux de Saturne aux galaxies les plus lointaines. Un monde d’une grande diversité et d’une grande violence se révèle, loin du ciel statique de nos ancêtres. Ces observations ne nous livrent pas uniquement de superbes images, mais sont au cœur des grandes questions que se pose l’humanité depuis des millénaires : D’où venons-nous ? Sommes nous seuls ? Notre histoire doit-elle encore durer longtemps ?
André Brahic a reçu le prix Jean-Perrin 2006 de popularisation scientifique.
Effectivement, il est particulièrement intéressant à écouter pour un non spécialiste,s'exprimant avec grand enthousiasme et beaucoup d' humour.
Ecoutez le , vous ne vous ennuierez pas !


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19 avril 2008

 

Le nuclèaire est-il une solution d'avenir ?

Conférence de Pierre RADANNE, président de l'association 4D (dossiers et débats pour le développement durable) et ancien président de l'ADEME, enregistrée en janvier 2008, dans le cadre de l'Université Populaire de l'Eau et du Développement Durable (UPEDD).
Face au changement climatique et à la nécessité de réduire les émissions de CO2, le nucléaire est-il la solution?

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08 avril 2008

 

Quelques recettes pour percer les secrets des étoiles . Conférence de Jean-Paul ZAHN

Conférence donnée à l'IAP le 5 février 2008, par Jean-Paul Zahn, astronome émérite à l'Observatoire de Paris.

Quelques recettes pour percer les secrets des étoiles

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25 mars 2008

 

Lucy et l'obscurantisme.

Ce soir , 25 mars à 20H30 ,
Salle de conférences Hubert Curien,Les Champs Libres,10 cours des Alliés
35000 RENNES

La rationalité et la pensée scientifique s'avèrent de moins en moins bien comprises et, pis encore, de plus en plus menacées.
Conférence en relation avec le livre de Pascal Picq : Lucy et l'obscurantisme (Odile Jacob, avril 2007)

"À partir de quelques exemples vécus et de données frappantes portant sur l'ampleur de la réaction créationniste dans le monde, mais aussi dans notre pays, qui se croit à tort protégé, on saisira mieux à quel point la rationalité et la pensée scientifique s'avèrent de moins en moins bien comprises et, pis encore, de plus en plus menacées.
Sur quels arguments s'appuient les créationnistes ? Ils ne datent pas d'hier, mais quelles sont leurs formes contemporaines ? Et, surtout, qu'est-ce qui permet de les récuser ?
La théorie de l'évolution n'explique pas tout, ce n'est pas une vérité absolue établie une fois pour toutes mais elle ne s'en distingue pas moins radicalement de toutes les autres tentatives, mythologiques, religieuses, idéologiques, philosophiques pour rendre compte de notre monde et de ce que nous sommes.
De quoi remettre le débat sur de nouvelles bases."

Pascal Picq, Paléoanthropologue au Collège de France, Laboratoire de Paléoanthropologie et Préhistoire.
Les mardis de l'Espace des sciences

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02 mars 2008

 

La science, au coeur de la question de l'origine

Au cours du 20ème siècle, de la découverte de l'expansion de l'univers à la construction des modèles du « Big Bang », les physiciens nous ont appris que l'univers avait évolué, et que la plupart des êtres et des objets qui s'y trouvent ont une histoire. Prolongeant l'entreprise darwinienne, mobilisant de nouvelles techniques de datation, ils ont mis en évidence des filiations et des généalogies dans l'univers matériel.
De là, dès les années 1930, l'idée de remonter à l'origine. Nouvelle genèse ? Origine temporelle ou origine causale ? Naissance du temps ?
Trois physiciens présentent les contributions de leur science sur cette question, et débattent de la légitimité de la physique à raconter « l'origine du monde ».


Ecouter la conférence

Séance animée par Roland Schaer, directeur Sciences et Société, Cité des sciences et de l'industrie

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01 mars 2008

 

Les mathématiques discrètes.

Les mathématiques discrètes, parfois appelées mathématiques finies, sont l'étude des structures mathématiques fondamentalement discrètes, dans le sens où la notion de continuité n'est pas exigée ou supportée. La plupart des objets étudiés en mathématiques discrètes, si ce n'est pas la totalité, sont des ensembles dénombrables comme celui des entiers.

Les mathématiques discrètes s'intéressent donc à des objets énumérables, comme une succession de nombres entiers, un réseau routier fait de carrefours reliés par des routes, le codage et l'interprétation de données, etc...

Les mathématiques discrètes sont devenues populaires ces dernières décennies du fait de leurs applications dans l'informatique. En effet ,les notations et les concepts des mathématiques discrètes sont utilisés pour exprimer ou étudier des problèmes et des objets en algorithmique et en programmation.

Les mathématiques discrètes interviennent principalement dans :

la théorie des nombres;
la combinatoire;
la théorie des graphes;
la théorie de l'information;
la théorie des langages
la théorie de la calculabilité et de la complexité.

Dans le cadre du cycle de conférence :
Quand les mathématiques se font discrètes, la Cité des sciences et de l'industrie vous donne rendez-vous le mardi 13 mai 2008 à 18H30, pour une conférence ayant pour thème :

Les suites de Fibonacci aléatoires, par Benoît RITTAUD,
maître de conférences à l'université Paris-XIII.

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29 février 2008

 

Agenda des conférences en mars à la Cité des sciences et de l'industrie.

Fractales, flux Internet et turbulences : Le 11/03/2008
La condition urbaine à l'heure de la mondialisation : Le 12/03/2008
La lumière : Onde ou particule ? Le 13/03/2008
Fractales et analyse du génome : Le 18/03/2008
Planète urbaine, révolution annoncée : Le 19/03/2008
Des photons intriqués à l'information quantique : Le 20/03/2008
Pourquoi trouve-t-on des fractales dans la nature ? Le 25/03/2008
Les villes dans l'économie mondiale : Le 26/03/2008
La lumière : des concepts aux technologies : Le 27/03/2008
La mémoire : Le 29/03/2008

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23 février 2008

 

Naît -t-on plus ou moins doué en maths ? Entretien avec Denis Guedj

Le mathématicien Denis Guedj accepte mal le plaisir qu'affichent certaines personnes à « être nulles en maths ». Les mathématiques sont pourtant nobles au même titre que les autres matières enseignées. Seulement, elles effrayent parce qu'elles sont une « école de rigueur » à laquelle tout le monde n'accepte pas de se plier, une langue qu'il faut s'employer à apprendre pour pouvoir la parler et la comprendre.
L'entretien ici

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18 février 2008

 

Les mathématiciens sont ils des êtres un peu fous ?

Une des spécificités du travail de mathématicien est la solitude. Il s'agit avant tout d'un travail de la pensée et de l'écriture avec une bonne dose d'imagination et d'intuition, le recours à l'informatique n'ayant que très peu d'importance. Denis Guedj (auteur de l'excellent ouvrage "Le théorème du perroquet") fait le portrait de deux de ses pairs : Georg Cantor, créateur de « La théorie des ensembles » et Evariste Galois, génie des mathématiques, mort en duel à 21 ans.


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12 février 2008

 

"Les métamorphoses du calcul " de Gilles Dowek.




Gilles Dowek a reçu le Grand Prix de philosophie 2007 de l'Académie française pour Les métamorphoses du calcul





Gilles Dowek a reçu le Grand Prix de philosophie 2007 de l’Académie française pour "Les métamorphoses du calcul"






Si, généralement, on fait débuter l’histoire des mathématiques aux Ve siècle avant J.C., son histoire s’avère plus ancienne, et serait même antérieure à l’écriture. Des premiers raisonnements mathématiques à la démonstration automatique utilisée en informatique, Gilles Dowek nous donne quelques éléments pour comprendre l’évolution des mathématiques

Présentation de l'éditeur:
Socle même de la méthode mathématique depuis l’Antiquité grecque, la notion de démonstration s’est profondément transformée depuis le début des années soixante-dix. Plusieurs avancées mathématiques importantes, pas toujours connectées les unes aux autres, remettent ainsi progressivement en cause la prééminence du raisonnement sur le calcul, pour proposer une vision plus équilibrée, dans laquelle l’un et l’autre jouent des rôles complémentaires.

Cette véritable révolution nous amène à repenser le dialogue des mathématiques avec les sciences de la nature. Elle éclaire d’une lumière nouvelle certains concepts philosophiques, comme ceux de jugement analytique et synthétique. Elle nous amène aussi à nous interroger sur les liens entre les mathématiques et l’informatique, et sur la singularité des mathématiques qui est longtemps restée l’unique science à ne pas utiliser d’instruments. Enfin, et c’est certainement le plus prometteur, elle nous laisse entrevoir de nouvelles manières de résoudre des problèmes mathématiques, qui s’affranchissent de certaines limites arbitraires que la technologie du passé a imposé à la taille des démonstrations : les mathématiques sont peut-être en train de partir à la conquête d’espaces jusqu’alors inaccessibles.

Auteur : Gilles Dowek Prix : 23 €

Mathématicien, logicien et informaticien, Gilles Dowek est professeur à l’Ecole polytechnique et chercheur au laboratoire d'informatique de l'Ecole polytechnique et à l'Institut National de Recherche en Informatique et en Automatique (INRIA). Auteur de plusieurs ouvrages de vulgarisation, dont deux « Petites Pommes du savoir » et un volume de la collection « le collège de la cité », il a obtenu en 2000 le Prix d’Alembert des lycéens de la Société Mathématique de France.

metamorphoses.mp3

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30 janvier 2008

 

Quelques remarques sur l’écriture en physique, mathématiques et physique mathématique

Colloque Mutations de l’écriture : arts et sciences

(Colloque organisé par François Nicolas et les membres du collectif Histoire Philosophie Sciences de l’École normale supérieure.)

Au seuil du XXIe siècle, et même du IIIe millénaire, la musique pose une question aux autres arts comme aux sciences : comment ajuster les différentes écritures (musicale, mathématique, chorégraphique, biologique…) - qui sont au fondement des modes de pensée concernés - , comment les ajuster aux nouvelles exigences des matières sur lesquels ces pensées embrayent ?
La musique, ainsi, dispose d’un système d’écriture autonome (le solfège) fondé sur une lettre particulière (la note) qui, inventé au début du IIe millénaire, s’avère désormais en partie inadapté aux nouveaux matériaux sonores (en particulier électroinformatiques) qu’il s’agit de modeler musicalement au moyen d’une nouvelle conjonction entre instruments et partition.
En ce point, la prolifération empirique des simples notations (graphiques, illustratives, explicatives…) à laquelle on assiste en musique ne saurait dispenser de réformer l’écriture musicale proprement dite (ou pensée "à la lettre") s’il est vrai qu’il en va, en matière d’écriture musicale, de logique : de la logique même de ce que veut musicalement dire qu’un discours ou qu’un développement musical. Penser la mutation en cours de l’écriture musicale, et pas seulement arranger provisoirement les choses, c’est donc tout aussi bien penser les mutations en cours en matière de "logique musicale" et leurs exigences en matière de nouvelles algèbres et de nouvelles "lettres" musicales.
Si ceci est vrai, qu’en est-il de mutations équivalentes dans les autres arts - singulièrement dans ceux qui entreprennent de se doter (enfin ?) d’une écriture qui leur soit propre (la chorégraphie) - mais aussi dans ces nouveaux champs de pratiques interactives mêlant images, sons et gestes corporels et ayant donc intrinsèquement affaire au mixte des différents sens physiologiques ?
Qu’en est-il aujourd’hui surtout dans les sciences, singulièrement dans la seule science à s’être dotée (comme la musique l’a fait parmi les arts) d’une écriture autonome : les mathématiques ?
Qu’en est-il également en matière de logique où le calcul aveugle sur la lettre doit régulièrement être ressaisi en pensée dans de nouvelles modalités d’inscription ?
Qu’en est-il dans les sciences confrontées au problème d’avoir à nouer leurs propres lettres à l’impératif galiléen inentamé de s’écrire mathématiquement ? Comment ce double dispositif (écriture mathématique importée / modes endogènes d’inscription) tend-il aujourd’hui à se nouer en physique, en chimie, et bien sûr en biologie ?

Enregistrement vidéo de l’intervention de Thierry Paul

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27 janvier 2008

 

Gérard Berry :Pourquoi et comment le monde devient numérique.


Vidéo de la Leçon inaugurale de Gérard Berry ,titulaire de la chaire d'Innovation technologique Liliane Bettancourt du Collège de France.

Ancien élève de l'École polytechnique et du Corps des mines, membre de l'Académie des science, de l'Académie des technologies et de l'Academia Europaea, chercheur à l'École nationale supérieure des mines de Paris et à l'INRIA de 1970 à 2000, Gérard Berry est actuellement Directeur scientifique d'Esterel Technologies. Sa contribution scientifique concerne trois principaux sujets : le lambda calcul et la sémantique formelle des langages de programmation, la programmation parallèle et temps réel, et la conception assistée par ordinateur de circuits intégrés. Il est le créateur du langage de programmation Esterel
Depuis janvier 2008 il est titulaire de la chaire Liliane Bettencourt d'innovation technologique du Collège de France.

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22 janvier 2008

 

Wolfgang Doeblin : Un génie méconnu

Wolfgang Doeblin était le fils d’Alfred Doeblin. Ce dernier, fut l’un des grands romanciers expressionnistes allemands de l’entre-deux-guerres. Il est l’auteur de Berlin Alexanderplat.
Wolfgang Doeblin rejoint son père réfugié à Zurich au lendemain de l’incendie du Reichstag, puis la famille s’installe à Paris en 1934. Plus tard à l’Institut Henri- Poincaré,il se tourne vers la théorie « pure » des probabilités, qui connait un nouvel essor depuis que le mathématicien soviétique Andrei Kolmogoroff s’y est intéressé. Wolfgang est incorporé dans l’armée française en octobre 1938, et refuse à quatre reprises de devenir élève-officier, comme ses titres universitaires le lui permettaient. Doeblin est mobilisé en septembre 1939 comme télégraphiste. Après une campagne héroïque qui lui vaudra plusieurs citations, le jeune soldat, se voyant encerclé par l’armée allemande, préféra se tirer une balle dans la tête plutôt que de connaître l’humiliation de la captivité. Or, quelques mois avant sa mort, en février 1940, Wolfgang Doeblin avait adressé un pli cacheté à l’Académie des sciences de Paris, qui fut enregistré le 26 février. Ce pli est resté fermé jusqu’au 18 mai 2000, date à laquelle son jeune frère Claude Doblin a autorisé les chercheurs à l’ouvrir et l’étudier. Il contenait une centaine de pages manuscrites griffonnées à la hâte et portant sur l’équation de Kolmogorov. Ces pages étaient l’œuvre d’un génie.

Invités :
Marc Yor. mathématicien
Marc Yor est professeur à l'université Pierre-et-Marie Curie, membre de l'académie
des sciences. Spécialiste de la théorie des probabilités, ses recherches portent sur les
«processus stochastiques» et en particulier sur la théorie mathématique du mouvement
brownien. Il a été conférencier invité au congrès international des mathématiciens
à Kyoto en 1990. Son influence scientifique est considérable :
• par son enseignement tant dans des directions théoriques en théorie des probabilités
qu'en mathématiques financières, domaine dans lequel il codirige le master
"Probabilités et finance", qui est très réputé,
• par ses très travaux scientifiques (300 articles publiés),
• par les nombreuses thèses qu'il a dirigées.
C'est à lui que l'Académie a demandé d'examiner le pli cacheté de Döblin en 2000, et
c'est donc lui qui en a révélé l'importance.
Martin Andler.
Martin Andler est président d'Animath, et Professeur à l'Université de Versailles-Saint Quentin.

Cliquer sur le lien ci-dessous pour écouter l'entretien(passer les 4 premières minutes)
CONTINENT_SCIENCES20080121.ram

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21 décembre 2007

 

"Les nouvelles technologies nous ont condamnés à devenir intelligents ! ". C'est ce que postule Michel Serres...


Le 11 décembre 2007, à l'occasion des 40 ans de l'INRIA, Michel Serres a donné une conférence sur la révolution culturelle et cognitive engendrée par les nouvelles technologies. Le célèbre académicien y explicite comment la révolution informatique change notre rapport au monde. Tout comme avant elle, l'écriture, puis l'imprimerie, ont profondément transformé nos modes de vie. Une conséquence inévitable de toute révolution.
Voir la conférence

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18 décembre 2007

 

Mathématiques et architecture :L'opéra de Pékin :Une conférence de Paul Andreu


Pour l'opéra de Pékin, l'architecte Français Paul Andreu avait d'abord pensé à l'ellipsoïde. Mais le plafond baissant trop rapidement avec l'équation
x²/ + y²/b² + z²/c² = 1 ,
il a eu l'idée de recourir d'abord au super-ellipsoïde (remplacer l'exposant 2 par 4) ;
jugeant le résultat trop plat, il a opté après des simulations sur ordinateur pour un exposant 3,5.

Parcours de Paul Andreu

Ancien élève de l'école de polytechnique
Ingénieur des ponts et chaussées et diplômé de l'Ecole Nationale supérieure des Beaux arts
Architecte diplômé par le gouvernement
Dès le début de sa carrière, il rejoint la société Aéroports de Paris où il devient Directeur de l'architecture et de l'ingénierie

L'opéra de Pékin

"Le grand théâtre national de Chine, c'est le nom officiel de la construction dont j'ai la charge depuis plusieurs années à Pékin. De manière courante, en français et en anglais, on la nomme Opéra de Pékin. La différence est importante. Un opéra n'est jamais tout à fait un théâtre comme un autre. Il est tout éclairé de la lumière fantasmatique qui s'attache à cette recherche d'un art total qu'est l'opéra comme genre théâtral. Ce bâtiment aux fonctions si strictes et si exigeantes ne se limite jamais à elles. Il est dès sa conception un symbole au sens le plus ancien, parce qu'il réunit – qu'il doit réunir –, en rétablissant une unité qui n'a peut-être été jamais que désirée, les fragments d'un tout à la fois culturel, technique et social, à la fois local et universel. Faire un Opéra est toujours une aventure pleine d'espoir et de difficultés, d'enthousiasmes et de critiques. Elle n'est pas plus sereine que ne l'était la traversée d'un océan inconnu. Elle est toute chargée de mystère, de doutes mais par-dessus tout de l'espérance d'un nouveau monde."

Conférence ici

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14 décembre 2007

 

Interview d'Axel Kahn,nouveau président de l’Université René Descartes.

Axel Kahn est un scientifique et médecin généticien français, frère du journaliste Jean-François Kahn et du chimiste Olivier Kahn.Docteur en médecine et docteur ès sciences, ancien interne des Hôpitaux de Paris, Axel Kahn devient chercheur à l'INSERM avec une spécialisation en biochimie. Ses travaux portent sur les maladies génétiques, la thérapie génique, les cancers, la régulation de l'expression des gènes par les sucres, et plus récemment le foie et le métabolisme du fer. À la fin des années 1980, il se fait le porte-parole en France de la thérapie génique, mais il admettra plus tard que les perspectives de cette technologie ont été surévaluées. Il a présidé la Commission du génie biomoléculaire de 1988 à 1997. Il est nommé directeur scientifique adjoint pour les sciences de la vie de la société Rhône-Poulenc de 1997 à 1999, ce qui provoqua quelques polémiques. Il a été membre du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) de 1992 à 2004. Il s'est notamment déclaré hostile au clonage thérapeutique, au motif qu'il « attenterait à la dignité humaine »


FS : Quel est selon vous le principal défaut de l’enseignement supérieur dans les universités françaises ?

Axel Kahn : Il y a une déconnexion entre deux choix pris dans le passé. Le premier est la décision d’amener 50 % d’une classe d’âge au baccalauréat. Le second est l’absence totale de filières spécifiques pour accueillir tous ces bacheliers. On arrive à ce résultat extravagant que dans plusieurs filières (droit, sociologie, sport…), il y a jusqu’à vingt fois plus d’étudiants en première année que le nombre de places disponibles au niveau des diplômes finaux. En médecine, il y a 60 % de perte entre la première année et la deuxième. Et on ne sait pas quoi faire de ceux qui partent… On ne peut pas se satisfaire de cette situation ! Cela ôte toute signification à la décision de départ (« amener 50 % d’une classe d’âge au bac »). C’est comme si on avait construit une belle route menant tout droit à un précipice !

FS : Comment comptez-vous vous y prendre à l'université René Descartes pour améliorer cette situation ?

Axel Kahn : Je vais faire flèche de tout bois… Par exemple, essayer de trouver des voies de sortie pour les étudiants qui ne seront pas passés en deuxième année. Plus généralement, il faudra trouver le moyen de rendre utiles les années d’études effectuées à l’université même en cas d’échec avant le diplôme final.

FS : Quelles évolutions de l’université pensez-vous mettre en œuvre ?

Axel Kahn : Je veux ouvrir l’université sur l’extérieur. D’abord en profitant de l’emplacement de l’université Descartes, installée au cœur de Paris. Ma personnalité et ma crédibilité scientifique peuvent aussi jouer un rôle. Il faut que l’université soit un lieu où le citoyen peut s’enrichir. Par exemple, il doit s’y dérouler des débats contradictoires...

FS : Etes-vous favorable à la réforme des universités prévue par le gouvernement, et donnant davantage d’autonomie aux établissements ?

Axel Kahn : Oui, j’y suis favorable. Le seul défaut de cette réforme est le manque de moyens disponibles pour en profiter pleinement. Les autres critiques qui lui sont faites ne sont pas fondées. La représentation étudiante dans les instances de direction telle qu’elle est prévue – cinq personnes plus cinq suppléants –, est supérieure à la situation actuelle. Le pouvoir de nomination du président se limite à un droit de veto, ce qui, pour moi, est une bonne chose. Quant à la compromission de l’université avec l’industrie privée, il faut être sérieux. Si, à René Descartes, je parviens à obtenir deux millions d’euros du privé, ce sera un grand maximum et cela ne représentera pas grand-chose par rapport au budget global. Enfin, l’idée que la réforme instaurerait une université à deux vitesses se heurte à une vérité : c’est déjà le cas… Toutes les universités n’ont pas la même reconnaissance.

FS : Observez-vous ce que l’on appelle la désaffection des jeunes pour la science ?

Axel Kahn : Elle est réelle. En médecine, ce n’est pas le cas, sauf pour les filières qui mènent vers la recherche. Les conditions financières et les moyens de travail ne sont pas assez attractifs.

FS : Croyez-vous à l’avènement de la médecine personnalisée, qui serait permise, un jour, par le décryptage du génome de chaque patient ?

Axel Kahn : Cela peut générer un business, oui… Car il serait basé sur la crédulité des gens, qui, elle, est un fait tangible. Pour l’industrie pharmaceutique, elle n’est pas crédible car elle signifierait qu’un médicament donné n’est utilisable que pour un nombre réduit de malades. Quant à imaginer que la connaissance du génome d’un patient permettrait de lui imposer certaines habitudes de vie, là, c’est une foutaise… Regardez la difficulté et l’énergie nécessaires pour inciter les gens à arrêter de fumer alors que les preuves de la nocivité du tabac sont connues de tout le monde ! En revanche, si de telles études permettent de mieux comprendre l’effet des produits actifs sur des personnes présentant certaines particularités génétiques, bien sûr, ce sera un progrès.

Interview publiée le 13 décembre par Futura-Sciences

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Video de l'intervention de Alain Finkielkraut à Ripostes

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13 décembre 2007

 

Les métiers de l’ingénierie industrielle

Une conférence de l'UTLS au lycée Langevin (83 La Seyne sur Mer)
tenue le 05/12/2007 par Julien Pouillot

conférence ici

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10 décembre 2007

 

«C'est dans la nature du chercheur de vouloir être le premier»Entretien avec Albert Fert, prix nobel de physique 2007

Vous venez de recevoir le prix Nobel de physique, avec l'Allemand Peter Grünberg. Comment êtes-vous devenu physicien ?

Mon père était physicien, professeur à l'université de Toulouse et spécialiste renommé de microscopie électronique. J'admire le courage qu'il a démontré pour en arriver là : fils de maréchal-ferrant, il avait étudié à l'école normale d'instituteurs de Carcassonne, continué jusqu'à l'agrégation de physique, et était devenu professeur de lycée. Puis, à son retour de cinq ans de captivité en Allemagne et à près de quarante ans, il avait préparé un doctorat et avait commencé sa carrière universitaire. J'ai eu un parcours plus facile. Après une enfance dans la ferme de mes grands- parents maternels dans l'Aude jusqu'au retour de mon père d'Allemagne, j'ai passé mon adolescence à Toulouse où j'ai étudié au lycée Fermât. J'ai constaté que j'étais bon en physique et mathématiques et, comme Paris m'attirait, j'ai visé les grandes écoles et je suis entré à l'Ecole normale supérieure de Paris.

Pourquoi la physique, comme votre père ?

J'étais meilleur dans cette discipline qu'en maths. A l'époque où j'étudiais Rue d'Ulm, un nouvel enseignement de matière condensée, lancé par Jacques Friedel, m'a attiré. Le sujet de ma thèse, dirigée par Ian Campbell et soutenue en 1970, était de tester une prédiction du futur prix Nobel de physique 1977, Nevil Mott, sur l'influence du spin des électrons dans les propriétés de conduction électrique des métaux magnétiques (lire les Repères p. 58). Au départ, j'étais impressionné par le vaste monde de la physique. Je me demandais ce que je pourrais apporter de plus. Mais ma thèse a bien marché, j'ai pu bien éclaircir cette influence du spin, ce qui a même jeté les bases de la spintronique d'aujourd'hui.

Si vous deviez choisir aujourd'hui une orientation professionnelle, iriez-vous vers la physique ?
Il est vrai que les carrières scientifiques sont moins faciles aujourd'hui. Mais la science est toujours excitante. Le progrès n'est pas saturé. Il reste des choses à découvrir. Je me souviens dans les années 1980, lors d'un jury de thèse avec Pierre-Gilles de Germes (prix Nobel de physique en 1991), avoir entendu celui-ci dire que la physique de la matière condensée, et en particulier du magnétisme, était sans issue. Il s'est trompé ! J'explique âmes étudiants que la recherche est un métier créatif et en plus une aventure qui réserve souvent de bonnes surprises.

La nature de la physique a-t-elle changé ?

Lorsque j'ai commencé, on observait la Nature, par exemple en cherchant à comprendre les propriétés des matériaux naturels. Aujourd'hui, grâce aux nanotechnologies, le chercheur a une démarche différente. Il peut imaginer et fabriquer des structures nouvelles, à l'échelle du nanomètre, pour créer des propriétés d'une matière devenue en quelque sorte artificielle. Les nanotechnologies sont un outil fantastique pour la recherche.

Et dans la façon de faire de la recherche au quotidien, les choses ont-elles changé ?

Incontestablement. Le rythme de la communication s'est accéléré. Les publications sont plus nombreuses mais, en revanche, leur rigueur a sans doute baissé; le spectaculaire passe souvent avant le profond. Par ailleurs, la paperasse a augmenté : rédaction de projets, rédaction de rapports, etc. Il faudrait diminuer ça. La compétition est toujours là. C'est dans la nature du chercheur de vouloir être le premier et faire gagner ses idées. Le fair-play n'est pas toujours au rendez-vous.

Justement, on vous présente comme l'inventeur du MP3 ou des disques durs...
Cela m'amuse, mais c'est un peu agaçant car c'est inexact. Peter Grünberg, du Centre de recherches de Jülich (Allemagne), et moi-même avons découvert un nouveau phénomène physique, la magnétorésistance géante (GMR). Notre découverte fondamentale a servi de base au développement des nouvelles têtes de lecture de disque dur qui ont permis de stocker des quantités toujours plus grandes d'information depuis dix ans. Ces développements ont été effectués par des entreprises, pas par nous. Nous avions tous les deux enregistré des brevets, mais celui de Grünberg a gagné la course de vitesse... et les royalties. Permettez-moi d'ajouter que le concept de vanne de spin utilisé dans les applications est dans le brevet de Grûnberg et que personne d'autre ne peut s'en attribuer l'invention. Personnellement, je regrette que le brevet français sur la GMR soit arrivé trop tard, mais j'aime surtout avoir ouvert un nouveau champ de recherche et contribué à son développement. La spintronique a révélé de nombreux phénomènes, ouvert des directions de recherche excitantes, et va avoir des applications dans des technologies très diverses.

Vous êtes donc toujours actif ?

Oui, nous avons plein d'idées en spintronique. Ainsi, nous travaillons sur des nanopuces capables de générer des micro-ondes avec une grande flexibilité du contrôle de la fréquence émise. Leurs applications pourraient être importantes dans les communications sans fil (Wi-Fi, Bluetooth, téléphones portables...). Nos expériences marchent bien mais, avec une seule nanopuce, la puissance émise est trop faible. Il faudrait en synchroniser plusieurs pour l'augmenter, ce qui soulève des problèmes nouveaux, des problèmes spécifiques d'une dynamique complexe entre ordre et chaos. C'est très motivant. En plus, la concurrence est rude, y compris en France, avec des laboratoires excellents à Orsay ou à Grenoble.
Tout récemment aussi, nous avons étudié les avantages de nanotubes de carbone pour réaliser des transistors à spin performants. Nous nous sommes également lancés sur l'étude d'un autre matériau à la mode, le graphène, qui est en fait un nanotube déroulé (voir Sciences et avenir n°726, juillet 2007).

Vous effectuez vos recherches dans une unité mixte privé/public (Thales/CNRS et université d'Orsay). Qu'est-ce que cela change ?

Notre recherche est fondamentale mais elle prend en compte les préoccupations de Thaïes. Notre équipe détient ainsi de nombreux brevets. De notre côté, nous profitons des questions pertinentes que posent les applications. Par exemple, dans le cas des oscillateurs microondes, la question de la puissance nous a conduits au problème intéressant de la synchronisation d'oscillateurs.

Les collaborations entre privé et public sont rares en France. Comment est née la vôtre ?

Mes travaux sur la GMR n'auraient pas été possibles sans la collaboration avec Thomson. L'université d'Orsay ne disposait pas des machines de dépôt sous ultravide pouvant réaliser des multicouches de quelques atomes d'épaisseur seulement. En fait, un de mes premiers doctorants, Alain Friedrich, travaillait dans le laboratoire de Thomson voisin. On se rencontre, on discute, des idées de collaboration ont germé. Sans ce type de relations personnelles, les collaborations sont plus difficiles à établir. Finalement, une découverte est la combinaison de plusieurs facteurs. Il nous fallait des connaissances scientifiques - les idées de ma thèse ainsi que certains premiers résultats de Grûnberg - et des connaissances techniques - apportées, donc, par le privé.

Le fossé public/privé paraît large en France...

C'est effectivement une faiblesse de la situation française. La collaboration entre Thomson/Thales et le CNRS a été facile à établir mais, dans d'autres secteurs industriels, le monde de la recherche est moins connu. La situation n'est pas la même aux Etats-Unis, par exemple, où la proportion de docteurs dans l'industrie est plus grande. Les thèses ne sont pas valorisées dans nos entreprises. Et les grandes écoles n'incitent pas à faire des thèses. Résultat, de bons universitaires français se retrouvent à faire des carrières industrielles en Californie !

Comment y remédier ?

Il faut valoriser la thèse. Reconnaître le doctorat dans les conventions salariales des entreprises permettrait d'inciter les jeunes ingénieurs à passer ce diplôme et attirerait des chercheurs vers l'industrie. Un autre moyen d'incitation à l'embauche de docteurs est peut-être d'utiliser le dispositif du crédit impôt recherche, une aide fiscale aux entreprises effectuant de la recherche et développement.

La création d'entreprise vous a-t-elle tenté ?

La recherche fondamentale est excitante, j'ai eu aussi la possibilité de diriger une bonne équipe, et je suis resté dans la recherche. Mais certains de mes anciens collaborateurs ont créé leur entreprise comme Kamel Ounadjela en Californie ou Thierry Valet en France avec la société InSilicio qui fait du calcul numérique pour les entreprises.

Comment jugez-vous l'état de la recherche française ?

Il y a une recherche de qualité, qui ne se mesure pas qu'en prix Nobel ! Bien sûr, dans mon domaine, si je compare à l'effort japonais, nos moyens sont en retrait. Mais nous ne nous en tirons pas si mal. Je tiens à dire que la qualité de notre recherche, au moins dans ma discipline, doit beaucoup au CNRS. Cet organisme possède une stratégie de long terme, une capacité de coordination et de mise en réseau ainsi qu'une politique scientifique cohérente. Il a su éviter la dispersion des moyens. Il y a aussi un dialogue avec les chercheurs. Lorsqu'une idée est bonne, elle peut être mise en pratique rapidement. L'unité mixte Thales/CNRS a ainsi été créée en moins d'un an. Cette réactivité est importante.

Que vous inspirent les changements récents dans le paysage de la recherche ?

La création de l'Agence nationale de la recherche (ANR) est une bonne chose, mais l'ANR et le CNRS ont des rôles différents. L'ANR finance des projets à relativement court terme et est bien adaptée pour lancer de bonnes équipes sur des thèmes prioritaires. Elle l'est moins pour coordonner les recherches de l'ensemble des laboratoires français. C'est un dispositif complémentaire du CNRS, qui doit rester l'outil de coordination et de réflexion sur la stratégie de long terme.

Et les universités ?
Une grande partie de la recherche se fait dans des unités mixtes associant CNRS et universités. Mais c'est souvent le CNRS qui a la maîtrise de la politique scientifique. Notamment parce que la surcharge de travail des enseignants-chercheurs est trop importante et que peu d'entre eux peuvent encore être les moteurs de la recherche dans les unités mixtes. Songez que je donnais presque trois fois moins de cours à mes débuts qu'un jeune maître de conférences aujourd'hui. Et mon volume horaire était comparable à celui des bonnes universités américaines. J'avais le temps de bien approfondir mes sujets de recherche et mes cours, ce qui est devenu très difficile pour mes jeunes collègues. Je souhaite que les bons enseignants-chercheurs des bons laboratoires puissent avoir à nouveau les moyens et les conditions de travail pour être compétitifs. On pourrait imaginer des modulations ou décharges d'enseignement ou des échanges avec le CNRS... Cela pourrait aller de pair avec une gouvernance améliorée de la recherche par les universités. On doit, d'une part, conserver l'outil performant CNRS et, d'autre part, aller vers une articulation plus équilibrée de la gouvernance de la recherche par les deux entités.

Est-ce un message à faire passer aux politiques ?

Des réformes sont en cours, ça peut aller dans une bonne ou une mauvaise direction. J'espère qu'avec le prix Nobel, mon avis sera un peu entendu !

David Larousserie Sciences et Avenir

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