02 octobre 2008

 

Crise financière : La faute aux maths ?

En finance, l'analyse quantitative est l'utilisation de mathématiques financières, souvent dérivées de la physique et des probabilités, pour mettre au point et utiliser des modèles permettant aux gestionnaires de fonds et autres spécialistes financiers de s'attaquer à deux problèmes :

Les analystes quantitatifs, aussi appelés quants, ont une formation à la fois mathématique et financière. Ils travaillent dans les banques, sociétés financières et autres institutions et entreprises ayant des activités liées à la finance.Ce sont eux que l'on accuse de tous les maux aujourd'hui.

Les élèves du très réputé master "Probabilités et finance" de l'université Pierre-et-Marie-Curie et de l'Ecole polytechnique, codirigé par Nicole El Karoui, terminent leur stage de fin d'études. Ces spécialistes des mathématiques financières étaient jusqu'à présent recrutés à prix d'or dans les salles de marché du monde entier, notamment à Wall Street ou à la City de Londres.

La crise financière actuelle leur a porté un rude coup . Des centaines d'entre eux ont été mis sur le marché et demandent désormais des salaires de débutants. Les vrais novices, sans expérience, ne peuvent rivaliser.

Mais Nicole El Karoui en est sûre : Le marché redémarrera. Il est certes actuellement au point mort pour les produits dérivés de crédits, par lesquels la crise est arrivée. Mais ceux-ci connaîtront un retour en grâce, "car leur existence n'est pas absurde. C'est leur taille qui l'était devenue", estime Mme El Karoui.

"Les mathématiques ne sont qu'un maillon de la crise,mais pas décisif" affirme Mme El Karoui.

Elle accuse en revanche les agences de notation.

Elles portent " une grande responsabilité" pour avoir donné des AAA (très bonnes notes) à des produits qui ne le méritaient pas, estime-t-elle.

Source : Le Monde du 02.10.08.(pour partie)

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Comments:
Mais pourquoi tant d’inefficacité dans la gestion de la crise financière ?

Je résume en quatre questions :


***********Question 1 : Quelle est la situation ?***********


Il y a excès de liquidités circulantes du fait d'un maintien des taux bas.

L'excès de liquidités facilite la déconnection entre la valeur de spéculation et la valeur intrinsèque. La crise est le retour à la vérité de la valeur intrinsèque.

Par exemple, le prix d'acquisition d'une PME non cotée en Bourse est en moyenne de 7 fois sa marge annuelle. Si les entreprises du CAC 40 étaient cotées sur cette base, le CAC 40 serait à 2400 points, à comparer avec un CAC 40 qui demeure encore au dessus de 3000 points après son effondrement.

L'argent n'est pas une valeur en soi, il est une représentation de la valeur intrinsèque. Or en l'état actuel l'argent est surabondant par rapport à la valeur intrinsèque. Il se place donc tantôt dans les sociétés internet, tantôt dans l'immobilier, tantôt dans les matières premières. Les masses d'argent surabondantes se déplacent de façon erratique, et la bulle éclate à chaque fois puisque le prix est détaché de la valeur intrinsèque.



***********Question 2 Comment en est-on arrivé là ?***********


Les banques de second rang ont toutes payé leur argent au même taux auprès des banques centrales. Ce qui fait que les banques qui ont pris plus de risques se sont en réalité fait financer leur risque par les banques plus prudentes.

Comme le risque est collectivisé, les banques peuvent emprunter sans entraves par exemple à 4% pour placer à 14%, sans tenir compte des règles prudentielles, et quels que soient leurs fonds propres.



***********Question 3 Comment faire payer le risque ?********


Comment faire payer le risque pour sortir de ce collectivisme, et restaurer la responsabilité propre aux mécanismes de marché ?

La meilleure mesure du risque global pris par une banque est le rapport entre ses fonds propres et ses encours.

Donc je propose que les banques centrales appliquent aux banques de second rang un taux directeur proportionnel au rapport entre l'encours et les fonds propres.

Chacun paie son risque.



********Question 4 Comment faire quand le risque de faillite bancaire se réalise ?********


La deuxième proposition que je fais, est que la majoration de taux appliquée aux banques à risque alimente un fonds d'indemnisation des clients.

En cas de faillite de la banque, la banque est soit revendue à une banque plus saine, soit mise en faillite avec remboursement des clients par le fonds d'indemnisation.


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....Mais nous sommes loin d'aller vers ces solutions !...


Actuellement, on remarque que la baisse coordonnée des taux sur les banques centrales accélère la baisse des marchés boursiers. C'est normal, car la baisse des taux accentue l'excès de liquidités. Et les analystes patentés s'étonnent !

De plus, les européens réunis le 12 Octobre 2008 à l’Elysée sur la base des idées de Gordon Brown se sont mis en tête de garantir les prêts interbancaires, qui ont un effet multiplicateur de six ou sept sur les surliquidités. C'est encore plus idiot que de baisser les taux.

Les acteurs de l'intérieur du système sont de toute évidence englués dans une incapacité de saisir une vue d'ensemble.

D'ailleurs, essayez d'éteindre un incendie en l'arrosant d'essence. Je vous prédis que vous aurez des difficultés.


**************


Dès le 11août, je détaillais ces mécanismes : http://projeteuropeen.blogspot.com/2008/08/matrise-des-crises-montaires.html Certes, ce texte est peu pédagogique, mais au moins tout y est.


Sylvain JUTTEAU
 
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